Johann E. Walz
Bellefosse et le château de la Roche, hauteurs & plateaux de la vallée de la Bruche 2/2
Dernière mise à jour : 27 juin 2021
Hello cher Lecteur, chère Lectrice !
Aujourd’hui, je te propose de découvrir dans cette seconde partie sur les hauteurs et plateaux de la vallée de La Bruche, le plateau de Bellefosse et le château de La Roche.
Pour introduction concernant la Vallée de la Bruche et le Ban de la Roche, il est utile de se reporter ici afin d’éviter une redondance de texte…
Le Haut-Bellefosse

Le village est situé sur une terrasse d'altitude sur le versant ouest du massif du Champ du Feu. Il est dominé par les ruines du château de la Roche. Bellefosse fait partie de l'ancienne seigneurie du Ban de la Roche, partie de la vallée de la Chergoutte. Le 1er avril 1974, il fusionne avec Waldersbach et Belmont, puis en 1975, avec Fouday pour former le Ban-de-la-Roche. Le 1er janvier 1992, Bellefosse est rétablie. En 2017, la commune comptait 150 habitants.
Il a porté d'autres noms mais le village est cité dés 1434 sous le nom de Belfus, puis Belfos en 1578, date à laquelle on dénombre 25 habitations. Ces diverses nominations viennent du Celtique, "bill" signifiant petit et "fois" voulant dire endroit. Un joli petit endroit, donc !
Les habitations du village sont dispersées sur une côte abrupte de la montagne, si bien que les altitudes minimum et maximum de Bellefosse se trouvent êtres aux environs de 529 mètres et 877 mètres (du moins pour l’habitation la plus élevée). Le plateau au dessus du village quand à lui, culmine entre 670 et 900 mètres environ. Et ici aussi, à l’instar du col de la Perheux, il offre de superbes panoramas sur les hauteurs de la vallée ! Il est ainsi possible d’y voir le village, mais aussi celui de Waldersbach au pied du col, ou encore le Donon, en plus des pâturages environnants !

Selon l'endroit, le village de Belmont ainsi qu'une grande partie du massif du Champ du Feu sont tout autant visibles, à l'autre bout du plateau comme depuis le sommet de la tour du château situé plus haut.
Pour accéder aux sommets de ces collines, il suffit de grimper le village (attention, la pente est raide !) vers la Ferme-Auberge "Au Ban de la Roche" (coordonnées GPS : 48°24’02.12’’N et 7°12’52.45’’E), puis poursuivre au delà. Qu’importe le chemin emprunté ensuite, on arrive forcément au dessus du village !
Une belle balade ou randonnée en perspective. Pour ma part, je garde toujours de superbes souvenirs des balades en raquettes à neige l’hiver, et des pique-niques l’été venu !

Le château de la Roche
Quand au chemin d’accès au château, il suffit d’emprunter la route montant peu après la ferme-auberge. Ensuite, les panneaux indiquent assez clairement l’itinéraire vers le château. Merci le Club Vosgien !



forte d’un moyen-âge mouvementé, la Vallée de la Bruche fut divisée en plusieurs seigneuries, il en ressort donc peu de témoignages architecturaux. Il reste alors trop peu de plans du château à sa belle époque, si ce ne sont quelques dessins, lithographies ou peintures, encore visibles sur Google Images. On remarque toutefois que ces images d'archives nous montrent un peu plus que ce qui reste de l’édifice à l’heure actuelle…
A 820 m d’altitude Le site médiéval occupe un piton rocheux de dolérite.
Un large et profond fossé sépare le rocher de la montagne, et sert d’accès. Ce fut probablement aussi le cas par le passé.
Le donjon ou ce qu’il en reste, laisse peu de place aux logis. Ceux-ci devaient êtres construits plus en avant de la tour, dans l'enceinte...
L'escalier d'accès au sommet permet d'apprécier une vue à 180° sur la vallée !

La date de première mention du château de la Roche n’apparaît qu’en 1398, mais son origine serait antérieure au 12ème siècle car signalé sous l'appellation "Castellanus de Rupe" en 1180. Il a appartenu aux illustres familles De Ribeaupierre et De Rathsamhausen en 1284. 1469 est une date connue et fatidique de son histoire. En effet, un siège fut tenu contre le château, en conséquences d’actes de brigandages auxquels s’adonnaient ses occupants ! Jérothé de Rathsamhausen et Wecker Von Leinigen, assistés de chevaliers et écuyers, s’en prirent dés 1467 à des convois de marchands. Ces derniers furent enfermés contre rançons au château, et, pour mettre fin à la situation, le duc de Lorraine et l’évêque de Strasbourg s’unirent pour mener le siège. Alors que des troupes à pied prennent position, des pièces d’artillerie sont transportées depuis l’arsenal de Nancy ! Le château tombe après tout de même huit jours de siège, en fin avril. Il fut alors pillé et détruit après que la garnison se soit rendue. En 1472, le Comte de Salm et l’évêque de Strasbourg empêchèrent une tentative de reconstruction du château, comme une interdiction de le rebâtir. Morceau par morceau, il dépérit ensuite.
A ce jour le site est une propriété privée.
Jusqu’à il y a peu, la nature avait largement repris ses droits sur les ruines, cernant celles-ci d’une foret de sapins. Depuis petit, je les connais ainsi, perdues au milieu des conifères. Ma surprise fut grande lorsque je redécouvris le site à ciel ouvert et défriché en début d’été 2019, et pour cause…
En mars 2019 s’est constituée l’association des Amis du Château de la Roche sous la présidence de Pascal Kuntz en partenariats avec d'autres acteurs, tel que bien sûr, la Mairie de Bellefosse.
(Ecrire à l’association : chateaudelaroche67130@gmail.com ou: pascaletmagaly@gmail.com )
En décembre 2019 et février 2020, les sociétés D-TECH (grâce au scan laser, une modélisation en 3 dimensions de locaux ou bâtiments est rendue possible) et Aeromapping Solutions sont intervenues sur le site pour effectuer des relevés aériens et terrestres de l’endroit, afin de permettre plus tard la création de plans du château !
Les bénévoles accueillent les visiteurs tout les samedis selon météo. L’association a œuvré lors de travaux de nettoyage mais aussi de réhabilitation et de sécurisation des lieux. L’escalier métallique menant depuis quelques décennies au sommet de la tour se devait par exemple, d’être sécurisé pour cause de rouille et certaines marches cassées. Une entreprise est aussi intervenue pour l’abatage des arbres qui menaçaient le site (d’où ma surprise un jour d’été, en trouvant le site bien dégagé, à ciel ouvert), ce qui a permis de faire place nette et d’entrevoir enfin les remparts, une éventuelle tour de flanquement, les fossés, ce qui semble êtres les vestiges de petites bâtisses ou d’escaliers d’accès… Au fil des siècles cependant, une épaisse couche de feuilles, racines, plantes et autres matières végétales, se sont formées en humus, enterrant ainsi les vestiges du château.
Mais grâce aux intervenants et leurs opérations, se dessinent peu à peu le château, son enceinte, et ses secrets ! Aussi, je tiens à remercier Pascal Kuntz pour son accueil et ses explications quand à l'architecture et l'histoire du site, ainsi que tout les intervenants qui s'affairent pour donner à ce lieu le soin qu'il mérite! Cet endroit fait partie du patrimoine culturel et historique de la vallée, et j'avoue être très heureux de revoir ce haut-lieu de mon enfance mis en lumière et en valeur par cette initiative!
J'invite le lecteur, une fois encore, à la balade, à la découverte le temps d'un samedi, pour rencontrer celles et ceux qui se sont engagés dans cette difficile entreprise! Visiter, liker et partager leur page Facebook peut aussi les aider à se faire connaître et rassembler du monde, alors il n'y a pas à hésiter !
Pour ce qui est du trajet sur carte, en voici une ici créée par Greg MATTER. Le départ est la gare de Fouday, pour une boucle totale de 14,5 Km.
Finissons avec une pointe d’humour avec un vieux proverbe alsacien :
« Plus la montagne est haute, plus la vallée est profonde »